03 juillet 2007

Le mardi, c'est permis la pub in-game

En ce moment, je joue avec un pote (big big up big J) à the Darkness. Le gameplay reste plus ou moins bateau, mais c'est sur l'ambiance que Starbreeze fait carton plein. Le héros, Jackie Estocado, se balade dans un monde cohérent, ou beaucoup d'interactions avec les badauds et l'environnement sont possibles. Mais ce qui pose cette ambiance incroyable, c'est surtout... non, je ne peux pas vous le dire. Si vous devez y jouer, je vous laisse la surprise.

Tiens, le jingle pub Darty d'avant météo. Hé, mais ça me fait penser à un truc...


Un bol de céréales, ça ne fait pas de mal de temps à autres. Je n'ai pas vraiment de préférence, à part éventuellement les Smacks qui donne une odeur de caramel à l'urine (suis-je le seul à l'avoir remarqué?). Quand j'étais grand comme passe-partout, le principal facteur qui me faisait choisir un paquet plutôt qu'un autre, c'était forcément le cadeau qui allait avec. Je voyais la pub à la télé, et je demandais à ma mère si je pouvais avoir telles céréales la prochaine fois. Avec l'âge, on se dit que l'on connaît les mécanismes de la pub, et que cette mascarade visuelle ne nous atteint plus. Ce qui est faux, puisque en dehors de nous présenter les nouveaux produits qui pourraient potentiellement nous plaire, la publicité nous rappelle aussi l'existence de certaines marchandises auxquelles on ne pensait peut-être plus.

L'explosion des jeux vidéo en tant que mass medium a vu l'arrivée de la publicité. D'abord discrète, avec quelques apparitions dans les jeux de sports, elle tend à devenir très importante et présente. Bien évidemment, la crainte de voir débarquer des affiches ou vidéos qui casseraient complètement l'ambiance d'un jeu est palpable, mais doit-on réellement s'inquiéter de cette apparition?

Leur arrivée dans les jeux de sport est, me semble-t-il, le début de l'histoire d'amour (à part peut-être Cool Spot, qui mettait en scène le point rouge de 7 Up). Du haut de mes 24 ans, j'ai toujours connu le sport avec ses panneaux publicitaires de bord de terrains, la BNP à Roland-Garros,... Leur apparition dans la copie numérique paraissait donc presque évidente, pour d'abord et bien sûr une question de revenus supplémentaires pour le développeur et/ou l'éditeur, mais aussi, et c'est moins compréhensible pour certains, par réalisme. Au-delà des panneaux sur le bord du terrain, ce sont surtout les maillots de ses clubs favoris, la voiture la plus chère au monde, ou la planche de skate de Tony Hawk qui permettent aux joueurs de s'identifier à ses sportifs préférés. L'un des défauts de PES n'est-il pas son manque de licences?

Non, ce qui fait peur, ce n'est pas la pub in-game dans les jeux de sports ou même musicaux, c'est leur présence dans les autres types de softs qui s'y prêtent moins au premier abord. Medal of Honour et ses campagnes normandes du milieu de 20ème siècle, Fallout et son univers post-apocalyptique dominé par son Nuka-cola factice, Final Fantasy et son monde imaginaire, ... sont autant d'environnements qui ne supporteraient pas l'apport de cette touche marketing bien ancrée dans notre époque et dans celles à venir. Personne ne pourrait supporter l'arrivée d'une épée Ginsu dans le prochain Elder's Scrolls, ou d'une affiche Play-doh dans Quake Wars (Chez vous, amusez -vous aussi à imaginer des publicités pas à leur place). Mais ne nous emballons pas, car la publicité in-game n'a pas pour objectif de rebuter les joueurs.

L'objectif d'un titre sera toujours de se vendre un maximum, et le bouche à oreille à l'ère d'Internet étant très rapide, un jeu gâché par une omniprésence publicitaire serait vite écarté des ludothèques. De même qu'une incohérence complète entre l'annonceur et le type de jeu mènerait au même résultat. Il est dans l'intérêt de tous les acteurs de l'industrie, consommateurs, développeurs, éditeurs et commanditaires de la publicité, de réussir ce virage du nouveau business plan vidéoludique. L'équipe marketing d'une marque souhaitant apparaître dans un soft choisira avec beaucoup d'attention le jeu potentiel pour un bon mariage entre virtuel et réel, le développeur/éditeur veillera à la bonne implantation de cette griffe dans son bébé pour ne pas le dénaturer, et les joueurs attentifs attendront avec suspicion leur apparition pour se plaindre au moindre écart. Non, ce n'est vraiment dans l'intérêt de personnes que de rater l'union avec ce nouvel acteur.

Le seul bémol reste l'apport de cette pratique pour le consommateur. Mal implémentée, la pub gâchera le plaisir de jeu, et même si c'est bien fait, le joueur ne paiera pas son jeu moins de 60€ pour autant, puisque ces gains supplémentaires permettront soit de financer des coûts de développement accrus (potable, encore que cet argent facile donnera la possibilité à certains de sortir des jeux vraiment médiocres...), soit de remplir les poches des éditeurs (* tousse* Nintendo *tousse*). Certains argueront toujours dans la sens d'un réalisme plus poussé, avec les similitudes entre monde réel et virtuel que cela pourrait apporter, mais le joueur souhaite-t-il vraiment retrouver cette pollution dans un univers dans lequel il essaye, au contraire, de s'évader? Pas sûr...

Du point de vue du joueur, la conclusion reste mitigée, mais sachons qu'il n'est pas dans l'intérêt des créateurs de rater ce passage à une nouvelle ère vidéoludique, celle de la publicité belle et bien présente dans les jeux, à l'instar du cinéma. Boh, après les bananes de Super Monkey Ball sponsorisées par Dole, on peut s'attendre à tout...

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