21 août 2007

Le mardi, c'est permis de troller

Contrairement à ce que je vous annonçais hier, la Game Convention de Leipzig débutera jeudi. Pourquoi me suis-je trompé? Tout simplement parce qu'en tapant date et game convention dans Google, on obtient les jours que je vous ai donné hier. Et encore, je ne suis même pas sûr que le top-départ soit donné ce 23 Août, parce que tout le monde parle de mercredi, et sur le site officiel de l'évènement il donne jeudi comme date de départ... Il y a une histoire de rencontres entre développeurs et éditeurs en début de semaine, avant l'ouverture à proprement dite du salon, et l'accès donné aux journalistes et au public. En tout cas, pas de grosses news avant demain au minimum. Ça met un nouveau coup à ma crédibilité, tout ça...

Mais là n'est pas le sujet. Je me rappelle, l'été dernier, les premières rumeurs d'une refonte de l'E3 courrait sur Internet. Chaque site se battait pour connaître en premier les nouvelles dates et informations sur le flan qu'est devenu l'Electronic Entertainment Expo. Mais qu'est-ce qui a poussé les organisateurs (l'ESA : Entertainement Software Association) a revoir leur copie? Selon eux, il souhaitait donner plus de couverture aux petits éditeurs, qui étaient, il est vrai, complètement asphyxié par les éléphants du PS JV. Mais officieusement, une deuxième raison rôde sournoisement dans les couloirs de l'ESA...


Parce que les petits qui se plaignent, c'est bien, mais leur voix portent nettement moins que celle des gros balèzes qui se battent en sortie de boîte. Et selon Gamespot, des noms comme Sony, Microsoft, EA et THQ ressortent quand il s'agit de parler des éditeurs qui critiquent le coût pharaonique qu'engendre la construction d'un stand cyclopéen et grandiloquent. On les comprend, bien sûr, puisque dépenser des millions pour faire un bide (*tousse* Sony E3 2006 *tousse*), ça n'a jamais fait plaisir.

Depuis l'annonce de cette réduction de l'E3, tous les regards se tournent vers Leipzig, potentiellement nouvelle capitale mondiale de l'abus vidéoludique. Avec une surface d'exposition qui a encore augmenté, et des rumeurs de déplacement vers une ville plus conséquente pour faciliter les problèmes de logistique, la Game Convention est en pleine explosion, et s'apprête à accueillir la nouvelle grand messe du jeu vidéo, avec le Tokyo Game Show. On s'attend donc au retour des jeux de lumière éblouissants, des babes à gogo (danseuses), et de la compétition de "c'est moi qui ai la plus grande". Oui, mais attendez, quelque chose ne va pas...

Certains éditeurs se sont plaints de la tournure qu'avait pris l'E3, mais ces derniers seront présents à la GC, qui tend à devenir le nouvelle E3. C'est exact, non? Donc, si je ne suis pas trop bête (j'ai dit trop), le problème a juste été déplacé, et les anciens travers reviendront plus fort que jamais. Prenons par exemple Microsoft. Quand on voit ce qu'ils ont mis en place autour de Halo, on est en droit de se demander si ils ne se moquent pas un peu de nous. Pire, Sony possédera une surface deux fois supérieur à celle de Microsoft lors du salon. Foire aux hypocrites, ou obligation vis-à-vis de la concurrence?

Je ne crois pas trop à l'excuse de la concurrence. Si ils ne voulaient vraiment pas y aller, ils boycotteraient l'évènement, qui perdrait tout de suite de sa splendeur, et n'aurait alors plus de raison d'être. Et si Nintendo y va? Les organisateurs ne peuvent se contenter d'un seul constructeur console pour mettre en place une Game Convention digne de ce nom. Non, c'est de l'hypocrisie, et si ils dénoncent l'E3 ancienne version, c'est peut-être juste qu'ils sont incapables de justifier autrement leurs déroutes passées. Parce que si leur approche marketing est béton et que les produits suivent, ils n'ont pas d'inquiétude à avoir.

Quoiqu'il en soit, l'E3 se verra vraisemblablement à nouveau modifié pour l'édition 2008. Et peu importe que le salon référence se déroule à Leipzig, Los Angeles ou Petropavlosk-Kamtchatski, les éditeurs et développeurs se sentiront toujours obligés de mettre des filles à moitié à poil partout. Je ne vais pas me plaindre, mais ça ne fait que fournir une excuse supplémentaire pour traiter les gamers de gros boeufs écervelés. Et pour un média en recherche de crédibilité, ce n'est pas la meilleure solution. On appelle ça tendre le bâton pour se faire battre...

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