15 mai 2007

Le Mardi, c'est permis de parler de presse écrite

Après deux mardis d'affilée chômés, je vous sens un peu ramollis aujourd'hui. Pour raviver vos émotions, je vous propose un petit débat : la presse écrite va-t-elle survivre à l'éclosion / explosion d'Internet? C'est moi qui commence, d'abord...

Joypad, Console +, Player One, Supersonic... que des grands titres, morts ou survivants, qui ont marqué beaucoup d'entre nous dans les années 90. Les testeurs étaient portés à l'état de mythe, et nos coeurs d'enfants rêvaient de cette vie faite de jeu, de reconnaissance et de gloire. Quelques années et quelques tonnes de plomb dans le crâne plus tard, le journalisme vidéoludique nous apparaît comme un métier à part entière, avec ses instants de plaisir, mais aussi ses désillusions et déceptions. De plus, avec l'expansion de l'industrie, la rigueur est de mise, sous peine de mal informer le public, qu'il soit connaisseur, amateur ou découvreur. Les enjeux restent les mêmes qu'il y a une quinzaine d'années, mais ce sont les modes de transmissions de cette information qui ont évolué, avec l'eldorado de ce début de siècle : Internet.

Rapide, sans frontières, et de plus en plus accessible : après des premiers pas réservés à une élite (comme toutes les nouvelles technologies), le Web est devenu le premier pourvoyeur d'informations dans le monde, et je ne pense pas trop m'avancer en clamant cela. L'actualité vidéoludique est devenue telle que la suivre et la communiquer devient un véritable travail, surtout depuis que le marketing et les annonces préliminaires prennent le pas sur le reste. Et si l'on compte en plus les différents tests et previews, la tâche devient vite débordante. Le journalisme moderne a les outils pour suivre ce rythme, et le fer de lance de ces derniers est Internet. Tout d'abord pour bien sûr prévenir le public intéressé dans les moindres délais, dans une société toujours à la recherche du gain de temps, et ensuite parce que retranscrire toutes les lignes de l'actualité dans un mensuel rendrait le magazine indigeste et bien trop gros, ce qui poserait des problèmes de logistique, et donc de coût. Ce nouveau média qu'est Internet arrive donc à point nommé pour relayer des informations toujours plus nombreuses et attendues.

Malgré tout, je le dis à titre personnel mais je pense ne pas être le seul, Internet manque de chaleur. Se retrouver devant un écran pour se renseigner sur les annonces de la journée, cela enlève la composante tactile. Car tenir un magazine reste un plaisir, et nous rappelle le voyage qu'a suivi cet objet, passant des esprits éclairés des rédacteurs aux techniciens dans les presses, soucieux de livrer un objet qui pour certains deviendra la pièce d'une collection de plusieurs années. C'est ça la force d'un magazine. Et c'est en cela qu'il doit se différencier de son pendant électronique : proposer, évidemment, les grandes lignes de l'actualité ainsi que les tests des titres, bons ou mauvais, les plus attendus, mais surtout offrir des dossiers, des sujets de réflexion, une présentation irréprochable, et une mise en page au poil, pour donner le sentiment aux lecteurs d'avoir entre les mains quelque chose de précieux. La presse écrite doit, je pense, arrêter de vouloir concurrencer un média inaccessible, et se réorienter vers ce qui fait sa qualité première : la propriété physique, pour que les passionnés continuent d'empiler fièrement des dizaines de kilos d'histoire des jeux vidéo.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est ca, la puissance intellectuelle!