Et le 7ème jour, Dieu créa la légende de Zelda
Cette semaine, plus d'un japonais a trépigné d'impatience en attendant la sortie de Phantom Hourglass. Et depuis que le jeu est sorti, il paraît que la moyenne de durée du sommeil au pays du Soleil levant (ça devient chiant comme expression, non?) s'est réduit de 4 heures. Vivement qu'il sorte en Occident, je suis trop en forme en ce moment... En attendant que ce jour arrive, vous n'êtes pas sans savoir que chiens écrasés a initié une semaine dédiée à Link, Zelda, et leur univers qui a captivé tant d'attention depuis 21 ans maintenant. Et pour accompagner votre soirée une nouvelle fois en compagnie de John McClane, rien de tel qu'un historique de la série vu par l'oeil exp... vu par l'oeil du Kurt Russell des canidés.
Les débuts d'une histoire d'amûûûûûr
Bizarrement, mais je ne suis sûrement pas le seul, mes débuts aux commandes de Link se sont faits à Cocolint, et non à Hyrule, puisque mon premier contact avec l'univers créé par Miyamoto s'est fait en bichrome avec Link's Awakening. L'arrivée en 93 de l'elfe sur Game Boy m'avait grandement intrigué à l'époque, et la couverture journalistique qu'avait connu le jeu me poussa à le demander pour mon anniversaire ou Noël, je ne sais plus. Ce que je n'oublierai jamais, par contre, c'est l'accroche immédiate au soft. Ce petit bonhomme muet se baladant dans cet environnement complètement ouvert, gagnant en autonomie au fil de la découverte de nouveaux objets, et surtout remplissant des quêtes annexes, qui rendent le tout particulièrement vivant, m'a tout de suite plu. Quel plaisir d'errer de la plage à la forêt, en passant par les montagnes pour simplement échanger des objets! Avec cette cartouche, j'ai découvert le principe du soft, mais le véritable univers me restait encore inconnu. L'histoire nous emmenait dans un lieu inhabituel, avec un objectif légèrement différent de ce qui s'était fait précédemment, puisque Link souhaitait bien sûr aider les habitants de l'île, mais également regagner la mer pour rentrer dans cette bonne vieille Hyrule. Mais Hyrule m'était alors complètement inconnu...
Le Messie
Après la découverte d'un personnage attachant dans ce milieu rendu évolutif par l'acquisition de nouveaux objets, et l'offre inattendue d'une Super Nintendo en fin de carrière par mes parents, l'achat de A Link to the Past apparut comme une évidence. Sorti deux ans avant le volet GB, The Legend of Zelda : a Link to the Past mérite que je répète son nom en entier. Cette véritable merveille nous emmène, grâce à une carte immense de surcroît multipliée par deux grâce à la présence d'un monde parallèle, dans une aventure qui ne semblait pas avoir de limites. Entre les donjons dispatchés sur la carte et son reflet, le village et ses habitants qui offrent de multiples secrets, l'utilisation récurrente des éléments de l'inventaire pour découvrir tous les secrets d'Hyrule, et bien sûr le charisme ambiant qui émane de cette terre et de ses habitants, amis comme ennemis, la cartouche m'avait littéralement hypnotisé. Ce Zelda reste, à mes yeux et à ceux de bon nombre de fans, le meilleur de la saga. Et puis ce soft peut se targuer de posséder la musique de jeu vidéo que je préfère. Imaginez quel statut cela peut avoir à mes yeux : sur les dizaines et les dizaines de titres auxquels j'ai goûté, c'est toujours la mélodie de l'église qui me fait le plus vibrer, même après une douzaine d'année. Il m'arrivait régulièrement de me rendre dans le lieu de culte et de rester immobile, juste pour me délecter de ces chants mélancoliques qui retranscrivent à eux seuls l'état d'esprit du joueur et de son avatar : le sentiment de vivre dans une ambiance féérique sous la pression d'une lourde épée de Damoclès. J'en ai des frissons. Pour finir sur une note plus légère, le titre restera aussi comme la seule cartouche américaine avec des textes français que je possède. Le jeu étant en rupture de stock à l'époque, j'avais acheté une version canadienne, ne pouvant plus résister à l'appel de l'ocarina.
Trève
Entre Link's Awakening (93) et Ocarina of Time (98) se sont écoulées de nombreuses années sans Zelda, et il en fut de même pour moi. L'arrivée de la Snes chez moi fut tardive, l'achat d'une nouvelle console ne se fit donc pas ressentir, étant de plus rentré dans une période de jeu plus orienté PC. Ce n'est donc qu'en 2002 que j'eus l'occasion à nouveau de contrôler Link. Un ami (si il est con, il ne se reconnaîtra pas) possédait un Rom N64 de Majora's Mask sur son PC, et nous avions passé quelques heures dessus. A cause de graphismes vieillissants (la nouvelle génération PS2 / XBox / Gamecube venait de débarquer), d'un système de gestion du temps plutôt contraignant et d'une approche en trois dimensions à laquelle je suis moins attaché, le titre ne m'avait pas particulièrement marqué, et nous n'étions pas allé au bout de l'aventure, faute de réel désir d'y parvenir. Mais l'essai en 3D sera vite transformé grâce au discutable WindWaker.
Jet Set Radio Future
Trois épisodes de la saga se sont attirés les foudres de certains Tingle terriens, aficionados des légendes de Zelda. Le premier fut The Adventure of Link sur Nes en 1987 avec un gameplay remanié. Je viens de parler du deuxième qui est Majora's Mask et son ambiance différente voire dérangeante. Quant au troisième, WindWaker, il doit cette inimitié à son esthétique enfantine en cel shading. Ce que recherchent les joueurs dans un épisode en 3D, c'est le réalisme et l'immersion, et cette nouvelle charte graphique n'allait pas dans ce sens. Cette polémique m'est vite passé par dessus la tête, puisque ce n'est pas particulièrement ce que j'attends d'un Zelda (je pourrais à nouveau vous orientez vers mon débat Zelda 2D / 3D de mardi, mais ce serait abusé...), et les graphismes très propres m'ont même envoûtés. Mon attachement à ce jeu tient en trois points. Tout d'abord, la liberté de mouvement et d'action réinventé par le découpage de la carte en de multiples îles. Durant les premières heures, les voyages en bateaux méritent plutôt le nom de balades, tant les trajets sont plaisants, avec le vol des mouettes à nos côtés et l'apparition des terres isolées à l'horizon. L'arrivée d'un moyen de transport plus rapide (les tornades) se fait à un moment parfait, où la direction du bateau devient lassante. La deuxième qualité que j'attribue à la galette est le nombre de quêtes annexes. Pour moi, une bonne aventure Zeldaesque est ponctué de nombreux objectifs secondaires, et la quantité d'îles offertes (49 au total) va dans ce sens puisque chaque parcelle emergée possède ses bâtiments et habitants à découvrir et aider. Enfin, c'est un passage de l'histoire qui restera gravé dans ma tête. Pour ceux qui connaissent, la découverte de l'ancienne Hyrule sous marine figée dans le temps et en noir et blanc est un moment saisissant, où je ne me rappelle pas avoir respiré tant le sentiment d'assister à un passage important et funèbre de la saga se fait présent. Le réveilleur des vents que l'on incarne n'est pas Link à proprement dit, mais un descendant aux oreilles pointus habité par le courage du héros légendaire. Cet épisode amène donc l'histoire du royaume d'Hyrule dans une nouvelle direction, qui sera perpetué graphiquement et scénaristiquement par Phantom Hourglass. Et je pense que Wind Waker est plus important dans la chronologie de la saga que bien d'autres volets...
La légende de la Légende
Sorti des péripéties maritimes du néo Link, je n'ai pas resisté à l'appel du mini DVD bonus offert avec, qui me permit de me lancer dans l'épisode mythique de la série : Ocarina of Time. Les débuts en 3D de l'elfe ont, à l'instar d'un Final Fantasy VII, soulevé les foules qui ont crié au génie. En y jouant, ça m'a fait l'effet ... d'un soufflé. Après un WindWaker beau et propre, le retour à des graphismes 3D de génération précédente fut rude. Car voilà l'un des autres problèmes que je n'ai pas abordé dans Le mardi c'est permis de cette semaine (vais-je arrêté d'y faire référence?) : les épisodes 3D vieillissent bien plus que les 2D, qui reste d'actualité puisque des consoles comme la DS utilise encore énormément ce type d'affichage. Quoi qu'il en soit, je me suis arrêté peu avant la moitié (dans le temple de la forêt, pour les connaisseurs), ayant goûté à plus abouti avec l'épisode Gamecube. C'est la même impression m'a aussi touché avec la découverte de Mario 64 après celle Super Mario Sunshine. Ceux qui avait joué au jeu à l'époque de sa sortie furent emerveillés par l'arrivée de la troisième dimension, mais la surprise technologique passée depuis plusieurs années, la découverte n'en était plus véritablement une. De même que les mécanismes révolutionnaires à l'époque (maniablité parfaitement remaniée avec l'ajout de la profondeur) ont été depuis pompés et repompés à toutes les sauces, banalisant ce qui était remarquable. M'est-ce vraiment reprochable? Je ne pense pas, je dirais plutôt que c'est dommageable pour moi de ne pas les avoir essayer dans leur contexte original. Mais en contrepartie, les épisodes suivants m'ont peut-être paru moins fades que pour ceux qui avaient déjà tâter de l'ancêtre 3D.
En 2D, mes préférés!
Après un an de disette, c'est par une arrivée fracassante sur GBA que The Legend of Zelda signe son retour. En effet, de mon point de vue, the Minish Cap est l'un des tous meilleurs chapitres. Avec une aire de jeu toujours conséquente, l'arrivée habituelle de nouveau objets, l'ajout de la quatrième dimension, celle de l'infime, et les fragments de médaillons à récupérer, offrant une quantité appréciable de quêtes secondaires, le jeu tient son rôle de Zelda. Mais ce qui lui permet de briguer une place sur le podium des meilleurs est l'impression d'assister aux prémices historiques de la série, et aussi le retour, pour moi qui n'aie jamais essayé Oracle of Seasons et Oracle of Ages, à une 2D synonyme de parentée avec Link to the Past. La cartouche m'a scotché pendant deux semaines à ma GBA SP, ce qui ne paraît pas énorme, sauf en prenant en considération le fait que j'étais en vacances, et que je jouais au moins 8 heures par jour. Oui, je sais, c'est pour ce genre de comportement que les gamers passent pour des associaux. Mais ce jeu était irrésistible, et opérait une attraction si intense sur moi que je n'arrivais pas à me décoller. Et même si ce n'est pas mon préféré, il restera comme le plus addictif. Il faut me comprendre, ça faisait plusieurs années que je n'avais pas errer dans le monde de Link en deux dimensions.
Révolution
Avec tout le patatras qu'a provoqué l'annonce de la Wii, Twilight Princess était attendu au tournant. Le 8 décembre 2006 marqua donc le retour annoncé comme triomphal de Link qui, au grand bonheur des fans, se paye un lifting teinté de réalisme. Plus beau et adulte que jamais, Link mène ses pérégrinations dans une Hyrule magnifique et vivante. La ville grouille d'habitants, les voyages à cheval d'un point à l'autre de la carte sont criants de liberté et ponctués de joutes équestres mémorables, et la diversité des environnements interpelle positivement. Car ce Zelda n'innove pas réellement, mais offre aux joueurs ce qu'ils souhaitaient, à savoir une qualité graphique plus que digne de la vidéo de présentation du Gamecube dévoilée lors de l'E3 2000 (il me semble). Ce que je reproche à ce titre, c'est le manque de ... quêtes annexes. Ce point me paraît tellement important pour l'immersion! J'ai eu l'impression que la beauté de cette région imaginaire a été réalisée au détriment de la profondeur de jeu. Bien sûr que Link est amené à aider ses contemporains, mais dans une moindre mesure que ce qui a été fait précédemment. J'ai déjà lu que pour certains le nombre d'objectifs secondaires est un point positif dans ce titre, mais je reste en conflit avec cette idée, et pense que WindWaker remplissait mieux le carnet de route de ce point de vue. Je mettrais aussi un petit bémol sur la maniabilité, qui s'avère excellente lors des tirs à l'arc ou au boomerang, mais décevante lors des combats à l'épée, puisque selon la manipulation effectuée, le geste de l'elfe reste le même. Mais ne vous trompez pas, j'ai adoré ce Zelda, et comme bien souvent, j'ai été aspiré dans cette aventure. Il lui manquait juste quelques détails qui en auraient fait la perfection incarnée. Peut-être que le prochain sur Wii...
2007 : la claque
En sortant de ce Twilight Princess, je me suis retrouvé sevré de Zelda du jour au lendemain. C'était sans compter sur une petite boîte grise appartenant à un ami, un autre que celui au Rom de Majora's Mask. Dans cette boîte grise, aujourd'hui désuète mais bientôt collector, j'ai inséré une cartouche doré portant un blason qui habille le fond de mon écran depuis plusieurs mois maintenant. C'est en effet sur NES que j'ai retrouvé le salut, avec sa manette anguleuse, ses rares boutons et sa connectique dépassée. Mais quitte à revenir aux origines, autant bien faire les choses! Depuis le début de ce post le plus long de l'histoire de chiens écrasés, j'ai déjà attribué les prix de Zelda préféré et de Zelda le plus addictif, et je voudrais décerner le dernier, celui du plus surprenant, au volet par lequel tout à commancer : The Legend of Zelda. Après quelques minutes dans ce Hyrule aux 48 couleurs, je me suis replongé dans la mentalité de l'époque, et ai sorti un papier et un crayon afin de tracer moi-même une carte consultable à tout moment, indisponible dans le jeu. Après cette première précaution, ma foi nécessaire, la surprise et l'admiration me sont tombées dessus. Tous les mécanismes que je connaissais, la maniabilité, les objets de base, la diversité de l'environnement, les thèmes musicaux principaux, les ennemis,... je les ai retrouvé dans ce titre qui a plus de 20 ans maintenant. Tous ces éléments servis par une réalisation dépassée deviennent magiques, et l'on en arrive vite à occulter la plastique évidemment suranné pour être complètement pris dans une tornade avant-gardiste pour l'époque, tant le gameplay est encore efficace à ce jour. Le plaisir récent, mais aussi pompeux, procuré par le retrogaming trouve ici une véritable raison d'être, en me faisant prendre conscience du talent de Miyamoto et de son équipe réduite (une dizaine de personne), qui réussissent encore à faire vivre une expérience efficace et inaltérée malgré quelques lourdeurs de maniabilité et un joueur peu orienté dans ses actions. Sans ces deux difficultés, et avec quelques retouches graphiques et éventuellement sonore (le charme des sons 8 bits est inégalable), le titre pourrait encore être commercialisé de nos jours. Et ça, c'est ce qu'on appelle la classe.
En attendant Phantom...
Ma dernière expérience légendaire en date est l'acquisition sur Virtual Console de The Adventure of Link, le deuxième volet sur NES. Le moins que l'on puisse dire est que le jeu s'avère corsé, une difficulté qui sent (bon?) les années 80. Son gameplay particulier, qui le met dans le panier des curiosités avec Four Swords, intègre plus d'éléments RPG avec une jauge d'expérience, un système de levelling et des trajets vu de dessus qui se transforme en side scroller lors de phases de combats et des donjons, tel un Metroid. N'ayant pas été plus loin que le deuxième "niveaux", je ne me hasarderai pas à des conclusions trop hâtives, mais cette aventure de Link m'est apparu moins entraînante que son prédécesseur.
Dans ma quête de connaissance des déboires de l'elfe, il ne reste que quelques softs que je n'ai pu essayer. Les Oracle of (Seasons et Ages), ainsi que Four Swords sur GBA (en add on de la réédition de A Link to the Past) et sur GC n'ont pas trouvé le chemin de mes consoles. Mais gageons que je saurai rattraper ces minimes erreurs, et enfin connaître tous les tenants et les aboutissants de la Légende de Zelda.
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