02 octobre 2007

Le mardi, c'est permis les icônes

On savait le professeur Kawashima vendeur. On l'avait même entrevu en roi du marketing. Ce midi, il a fait un pas de plus dans le salon du français lambda, en s'invitant sur le journal de 13h de France 2. Le sujet du midi était consacré à cette nouvelle mode des jeux qui musclent l'encéphale, avec en tête le Programme d'Entraînement Cérébral. Une spécialiste (je n'ai pas vu si c'était une neurologue ou autre chose...) était même invité sur le plateau pour donner son avis. Qu'en est-il ressorti? Que ce n'était ni un gadget, ni un programme sérieux. On n'est pas plus avancé...

Mais comme le cerveau ça ne sert à rien, et que le principal, c'est d'avoir un physique avantageux, venons en au dossier du jour.


Depuis qu'Assassin's Creed a été dévoilé, un nouveau visage est apparu dans la sphère vidéoludique. Anciennement employé de Sega, elle a été débauché (mmmmmh) par Ubisoft pour s'atteler à la création de la nouvelle licence dans le rôle de productrice. Ce "elle", c'est bien sûr Jade Raymond.

Élevée en quelques semaines au rang d'icône du jeu vidéo pour sa plastique que l'on qualifiera d'avantageuse, cette soudaine célébrité en énerve plus d'un. Sur tous les sites et dans chaque magazine spécialisé, on ne peut plus lire une news sur Assassin's Creed sans avoir ne serait-ce qu'une allusion à la néanmoins charmante Jade Raymond. Sauf que l'on est censé parler de jeux vidéo et de leurs qualités, et pas des attributs de tel ou tel producteur.

Cette manie de parler d'elle découle de la people-isation de tout ce qui touche le grand public. Ce sont d'abord les acteurs et chanteurs qui ont eu les honneurs de l'étalage dans les magazines, et ce depuis de nombreuses années. Plus récemment, c'est la politique qui intéresse, avec massage de pieds ou bourrelets effacés à chaque page. Alors pourquoi les jeux vidéo y échapperaient? Nous ne sommes certes pas encore au point de fouiller les poubelles de Miyamoto pour savoir si il prend des anti-diarrhéiques avant les conférences, mais la surmédiatisation de la canadienne est un début...

Mais, entre nous, peut-on condamner la firme française de jouer sur les atouts de sa protégée pour vendre un jeu? Les femmes ont toujours eu le pouvoir de charmer les hommes pour les amener où elles voulaient. Et la technique marketing consistant à utiliser la gente féminine à des fins commerciales a fait ses preuves. Je ne vois pas pourquoi Ubisoft se priverait d'un tel étalage médiatique, sous prétexte que l'utilisation de sa productrice comme vitrine du jeu n'est pas éthique. Les autres industries le font, pourquoi pas les jeux vidéos? Surtout que le titre n'est pas une pourriture, mais bien l'un des potentiels blockbusters de cette fin d'année. Et puis, on n'en serait pas là si le slip des hommes n'était pas si faible face aux femmes...

D'un point de vue plus personnel, je comprends que sa présence exaspère certains d'entre vous. Les jeux vidéo repose avant tout sur la technique, et ce n'est pas la beauté de quelqu'un qui rendra le jeu meilleur. Un gameplay original, des graphismes entraînants et un environnement cohérent : voilà qui est important. Mais pour une fois qu'une fille mignonne est sur le devant de la scène ludo-numérique, peut-on se plaindre? Voir Itagaki à longueur de journées, c'est bien, mais c'est quand même agréable d'avoir un peu de fraîcheur par le biais de Jade Raymond qui, j'en suis presque sûr, ne demande pas un tel tapage autour d'elle. Et puis, les icônes sont importantes dans n'importe quel médium. Ça met un visage sur quelque chose d'abstrait, ça humanise une industrie intégralement constitué d'éléctronique. Et ça nous rappelle que l'imagination n'est pas une exclusivité masculine.

Par contre, si Assassin's Creed est raté, là on relancera le débat...

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