09 octobre 2007

Le mardi, c'est permis les états d'âme

Depuis quelques temps, je me pose une question existentielle. Je vois déjà les "aïe aïe aïe" défiler dans votre cerveau, mais je vous assure que c'est une vraie question. Je sais déjà que le mini-débat dans lequel je vais me lancer n'aboutira à aucune réponse, et que je suis condamné à être éternellement tiraillé entre les deux solutions. D'un côté, la rigueur et le cartésianisme, et de l'autre, l'affectif et le respect de la personne. Mais bon sang de bois, quand je parle d'un studio de développement, je dois parler d'eux au singulier ou au pluriel?


Les yeux les plus attentifs auront remarqué que je ne sais jamais bien comment parler des studios. Est-ce que c'est Konami qui a ou Konami qui ont? Cette question ne voulant rien dire, je vous réoriente par ici, paragraphe "Universal Studios", avec ses passages de il à ils sans raison apparente ("2K a lancé les hostilités. Ils ont...", "EA veut définitivement devenir le maître du monde. Ils le sont déjà?",...).

Derrière chaque boîte se cache une équipe de producteurs, game designers, programmeurs, artistes,... Alors, de qui parler : de l'entité entreprise par respect de la langue française, ou des personnes qui composent cette entité par respect de leur travail?

Je suis un matheux. J'aime bien les chiffres, pour moi tout s'explique par la science, et la rigueur est essentielle à mes yeux. Alors quand je dois conjuguer un quelconque verbe pour parler de Konami, je le fais au singulier. Après tout, Konami est une société, qui a ses infrastructures et son personnel, mais qui reste UNE société. Une fourmilière reste une fourmilière, elle ne restent pas. La logique est implacable à ce sujet, et les foudres du Dieu Capello risquent de s'abattre sur nous si nous fallissons.

C'est à ce moment qu'intervient mon côté émotionnel, celui qui caresse des agneaux et qui pleure en voyant un papillon près d'une chute d'eau. Car ce n'est pas Konami qui fabrique la galette que j'insérerai dans ma console ou mon PC, mais bien les centaines de paires de mains des employés. Konami deviennent alors, sous-entendu les p'tits gars de, les branquignoles de,... Pourquoi donnerait-on une identité froide et sans vie à une équipe de personnes comme vous et moi qui ont (dans le meilleur des cas) vibré, pleuré, souri avant que nous-même ne le fassions devant le résultat final. C'est ne pas respecter le travail de création que de réduire l'équipe à un simple "il".

À partir de là, j'en reviens à mon introduction où je dis qu'il n'existe pas de réponse à cette question. Tout dépendra des sensibilités de chacun, de l'état de l'auteur au moment d'écrire, de la tournure que prend l'article, ou encore du lien affectif qui existe ou non avec l'entreprise dont on parle. Mais on peut malgré tout établir quelques règles pour uniformiser tout ça. Enfin, sur chiens écrasés, en tout cas. Par exemple, lors de la prise d'une décision d'ordre pécuniaire, et donc par définition plutôt froide et anti-sentimentale, il est plus facile de considérer Konami comme un être abstrait et aphysique (j'invente des mots. Ça claque toujours, un petit néologisme). Ça rassure même un peu de se dire que de toute façon, Konami n'est pas humain et qu'il ne pense qu'à l'argent. Par contre, la créativité n'appartient pas à ce Konami, mais à ceux de Konami. On pourra donc opérer une plurielisation sans justification. Ça fait trop, là? Bon, OK, j'arrête de pondre des mots impossibles...

Cette question ne se pose évidemment pas que dans les jeux vidéo, mais comme nous sommes d'inconscients boutonneux sans avenir, on s'en fout des autres.

Je me suis demandé pendant l'écriture si ce débat avait une raison d'être, mais en relisant les passages d'anciens posts que je vous cite au début et en me rappelant le dilemme qui s'oppose à moi dès que je passe d'un il à ils sans raison, j'ai finalement décider de ne pas faire Pomme Z sur cet article. Deux néologismes + la métaphore de Pomme Z : je tiens une de ces forme France du haut aujourd'hui!

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