10 juillet 2007

Le mardi, c'est permis la seconde renaissance

L'arrivée de la Wii a soufflé un vent de simplification sur les jeux vidéo. Maniabilité pensée pour les bizuts, gameplay réduit à sa plus simple expression et graphismes à l'écart de la course au réalisme ont permis d'attirer un nouveau public, par une prise en main bien loin du sempiternel apprentissage des boutons et de leur fonction, et du prix rédhibitoire accompagnant généralement chaque nouvelle sortie hardware. Alors, début de la fin des divertissements vidéoludique tels qu'on les connaît, ou fin du début de vie, pour enfin arriver à maturation?

Le dernier exemple en date de cette simplification nous vient du cyclopéen EA qui, pour conforter les casual gamers dans leur choix d'investissement dans la Wii et pour écouler encore un peu plus de licences fortes, a annoncé une nouvelle politique de jouabilité. Chaque galette proposera deux configurations différentes : une conventionnelle pour les joueurs récurrents et une facilitée pour les casuals. Et quand on fait le compte, le deuxième tranche est bien plus représentée sur Terre que le première. Car comme je le répète bien souvent dans ces colonnes (enfin, en l'occurence une seule), c'est la monnaie qui dirige le monde bla bla bla, et les Arts Electroniques ont tout intérêt à ramener le maximum de monde sous leur giron.

On peut aussi citer le cas Steven Spielberg. Monsieur Cinéma, qui nous a pondu plus d'un film référence, arrive dans les jeux vidéo, et ce à juste titre vu les similitudes scénaristiques entre les deux médias, même si les jeux vidéos ne sont pas encore arrivés à maturité. Mais au lieu de nous emmener dans un univers fouillé et d'être happés par une ambiance comme seul la montagne du jeu arrive à imaginer, il préfère participer à la conception d'un puzzle game pour son projet Wii. Peut-être que le titre sera novateur, et qu'il arrivera à apposer sa patte sur ce soft, mais le genre choisi ne permet pas, au vu des expériences passées, de créer un monde cohérent dans lequel on peut se refléter. Et je ne vois vraiment pas le rapport entre le cinéaste et un jeu de réflexion...

Car avec cette maniabilité gyroscopique, la première réaction des joueurs a été de s'imaginer les analogies entre les mouvements de la vie courante et ceux d'un avatar numérique, et ce au service d'un univers imaginaire, et non le contrôle de blocs ou la rotation d'un plateau de jeu. La Wii, en ce moment, attire la génération Snake, celle qui joue sur téléphone portable et non à Metal Gear Solid. Cette première vague de titre tous plus ou moins similaire est bien sûr due à la surprise qu'a engendré la réussite subite de la console de Kyoto. Les développeurs, n'ayant pas vu arrivé ce succès, se sont attelés à la conception de titres rapides à mettre en oeuvre et utilisant assez basiquement les commandes particulières de la Wiimote, à cause du manque de connaissances entourant cette nouvelle manière de jouer. Ces concepts plutôt simplets se devaient aussi de permettre des parties courtes, pour ne pas lasser le joueur occasionnel, principalement ciblé. Ce succès retentissant en terme de vente poussent toute l'industrie à modifier son point de vue et aller chercher ce nouvel Eldorado.

En effet, les autres supports ne sont pas en reste. Sony a même peut-être lancé le mouvement, avec l'Eyetoy, Singstar, ou même les débuts de Guitar Hero sur PS2, et a vu ses ventes littéralement exploser grâce à cette nouvelle audience, qui voit de plus en plus arriver des minettes en mal de reconnaissance, et qui cherche les frissons de la starification avec le karaoké virtuel, bien moins gênant que le vrai en public. Mais je m'égare...

Même Microsoft s'y intéresse, avec notamment Uno sur le XBox Live, mais avec moins de réussite pour ce petit dernier des jeux vidéo qui ne connaît pas encore bien les ficelles du marché, en tout cas pas aussi bien que ses deux concurrents.

Alors, est-ce pour autant la fin des jeux vidéo, ceux qui nous bercent depuis notre plus tendre enfance? Et bien, malgré tous les signes qui vont dans ce sens, je ne pense pas. Car l'arrivée de ce nouveau public verra l'émergence de joueurs qui en veulent plus, et qui viendront agrandir la communauté des "hardcores", terme qui de nos jours définit de plus en plus l'opposé du casual, et non plus le joueur acharné. L'être humain cherche généralement le défi, et c'est l'une des fonctions premières des "vrais" jeux vidéo que d'apporter ce challenge. Vous allez me dire que le Programme d'Entraînement Cérébral ou Nintendogs apporte aussi du défi, mais le plus des titres "traditionnels" est de nous emmener dans un monde imaginaire et, à moins de transformer le Professeur Kawashima en Docteur XB32 venu de Jupiter, les titres qui attire les nouveaux chalands ne procure pas cette sensation d'évasion, et se contente de reproduire virtuellement des évènements réalistes.

Les jeux vidéo changent, mais ils ne sont pas près de disparaître, tant qu'existera cette communauté forte de dizaines de millions de membres friands de complication, de difficulté et d'utopies.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai une DS!!!

Pigiste a dit…

Excellent! De la part de tes parents? et t'as reçu les messages? Tiens, ça peut être utile : http://www.m3adapter.com/SLOT-1/main.htm

Anonyme a dit…

ouais, y'a des fils de pute qui m'ont écrit ouais!! Ca m'a fait bien marrer! J'ai megaman ZX c cool...j'ai pas encore eu le tps de bcp y jouer...mais il faut qu'on se choppe sur pictochat...

Vince a dit…

Bonne annalyse que je partage tout a fait.

Pigiste a dit…

merci Vince!