30 août 2007

Je dis bienvenue à Pékin

Ce sont les mondiaux d'athlétisme en ce moment. Même que c'est à Osaka, qui se dit Oossaka selon le tas de cellules qu'est mon frère. Hier, c'était le concours de saut en hauteur masculin. Je connaissais quelques noms, sans plus, mais un nouvel athlète s'est découvert à la face du monde. Donald Thomas, puisque c'est son nom, faisait auparavant du basket. Et il s'est mis au saut en hauteur ... il y a un an! J'aimerais bien travailler un sport un an et participer à des championnats du monde... En plus d'être un novice dans la discipline, il a tenu la dragée haute aux autres spécialistes, avec une technique pour le moins décousue. Mais avec sa détente de malade, il compense toute la technique du monde. Et quand je dis toute celle du monde, c'est au sens littéral, puisque il est devenu champion du monde! Un malade, je vous dis...



En parlant de sport, les jeux olympiques débarquent bientôt. Même que c'est l'été prochain, il paraît. Pour l'occasion, les deux frères ennemis, le plombier et le hérisson, vont se mettre sur la tronche à coup d'épreuves sportives dans Mario & Sonic at the Olympic Games sur Wii et DS. Mais qu'attendre vraiment de ce jeu, qui a reçu le titre de meilleur jeu Wii de la GC de Leipzig, dépassant un certain Super Mario Galaxy?

Lors de la dernière édition à Athènes, j'étais en Espagne. Je n'ai rien vu des JO, et le seul contact que j'avais avec eux, c'est quand je rêvais devant les photos d'Athènes 2004 sur PS2. Comment ne pas bloquer devant ce titre qui avait l'air de dégouliner de fun? À mon retour, on s'est cotisé avec deux copains pour l'acheter, et ce jour a changé ma vie. Plus de 20 épreuves, des gameplays variés alliant savamment saque, réactivité et sens du rythme, un challenge élevé couplé à une marge de progression étonnamment importante, et des temps d'attente entre chaque épreuve courts en multi, contrairement à beaucoup de titres actuels : voilà le tableau idyllique peint à l'époque par les petit gars d'Eurocom.

Avec mon crew (je n'ai jamais joué en solo, mode qui doit de toute façon être assez ennuyeux), on appréciait tout particulièrement de se lancer un championnat regroupant toutes les épreuves. Un pur bonheur de plusieurs heures lorsque l'on jouait à quatre, assez destructeur de bras malgré tout. Rien que de penser à la natation, j'ai une crampe qui se réveille. Après tant d'heures passées sur le jeu (estimation Sofres-TF1 : une quarantaine), l'arrivée des JO de Pékin a réveillé mon instinct de winner. Je me surprends parfois à enrouler mon T-shirt autour de mon pouce, comme si j'allais courir un 100m (effectivement, je ne suis pas un adepte du briquet). Mais avec le nouveau virage abordé par la Wii et la DS, ce genre de soft va se voir renouveler, pour s'adapter aux nouvelles maniabilités et au public casual qui s'est procuré l'une ou l'autre des consoles.

Je vous rappelle les critères retenus pour un bon jeu olympique : des gameplays variés, une bonne marge de progression, un challenge élevé, des temps d'attente réduits, et bien sûr de la réactivité, une mise à l'épreuve rythmique et de la saque. Pour le premier, ne doutons pas des qualités de Sega et Nintendo pour adapter un large panel de sports. Mais avoir confiance en un seul critères sur les sept retenus, c'est un peu juste. Explications.

Pour les deux suivants, ça paraît déjà moins évident. Le titre étant tourné grand public, il pourrait malheureusement tomber dans la facilité. Les casuals doivent leur nom au fait qu'il ne joue pas régulièrement. Et ce manque de pratique les poussent à chercher les jeux qui se prennent vite en main, et qui procurent instantanément la dose de fun escomptée. Cette recherche d'une nouvelle audience pourrait donc nuire à la durée de vie du titre, et surtout au challenge qui, pour comparaison, était excellent dans Athènes 2004 (après tant d'heures de jeu, des records continuaient de tomber).

Les temps morts. Véritables pestes des party games, les attentes cassent complètement le rythme, et font vite retomber l'effervescence ambiante. À mon grand regret, beaucoup de party games de ces dernières années avaient ce défaut, ne proposant qu'un nombre limité d'épreuves jouables à quatre en même temps. Ce n'est pas forcément éliminatoire, puisque quand il y a un véritable défi sur les jeux en solo, ce n'est pas gênant de regarder quelqu'un et d'apprécier sa performance. Mais le problème, c'est que le système de score des épreuves solo est généralement soporifique, laissant la notion de défi dans des vestiaires à 3200km de là. Alors s'il vous plaît, messieurs, faites beaucoup d'épreuves à quatre, et pour celle en solo, faites les rapides et palpitantes pour vibrer ou pester contre les prestations de nos camarades de jeu.

Ensuite, la réactivité et la rythmique. Prenons des exemples pour bien expliquer. La réactivité se reflète dans ce genre de jeu par la faculté à appuyer à un moment donné inattendu sur un bouton, comme lorsqu'une jauge se remplit sans prévenir et qu'il faut appuyer sur une touche lorsqu'elle est complètement remplie. La rythmique, présente dans les jeux de danse, nous met au défi de se cadencer aussi précisément qu'un microprocesseur. À l'instar du premier critère retenu, ceux-là seront vraisemblablement aussi présents sans problème dans le jeu, toujours grâce à l'expérience des développeurs. Mais le tableau va bien vite s'assombrir...

Le dernier est la saque. Vous avez remarqué comme j'ai mis le plus litigieux en dernier? Et oui, tout est calculé. C'est la base des party games, nous proposant de prouver au reste du monde nos capacités de vitesse de tapotage. Plusieurs techniques ont traversé les âges, et doivent être travaillées par les joueurs pour les maîtriser et les connaître sur le bout des doigts (ohohoh). Trouver la bonne position, la bonne tenue de manette, contracter ses muscles sur un rythme précis et, le plus dur, faire des mouvements pas trop amples pour aller vite, mais pas trop ramassés non plus pour quand même appuyer sur les boutons. L'arrivée de Mario & Sonic bla bla bla sur DS ne change pas drastiquement la donne (les rayures sur l'écran mises de côté), le principe restant sensiblement le même. Mais sur Wii, c'est une autre histoire... En effet, tout le mode sait secouer les bras. Pas besoin de s'entraîner pendant des heures pour y parvenir, et la vitesse d'exécution ne s'améliorera pas avec le temps, puisqu'elle ne dépend d'aucune technique. J'ai donc peur que la composante essentielle de ce type de jeu soit gâché par une maniabilité facilitée. En contrepartie, on peut en rajouter une nouvelle qui est le pointage. Pour des épreuves comme le tir à l'arc, ça peut être un réel plus, même si l'effet du vent me semble difficile à retranscrire...

Je suis confronté à un véritable dilemme. Entre mon réalisme (je dis que le jeu sera une grosse déception...) et mes attentes (je dis que ce jeu sera une tuerie!!), je suis bien embêté. Le coeur contre le cerveau... Tiens, d'habitude, dans le combat, il y a aussi les parties génitales. Bref...

Mais non, pas bref! La voilà la solution : écouter mon instinct de bourrin!

Je dis donc que les deux tarlouses en short vont se rétamer. Pas en terme de vente, parce que quand il s'agit de faire du (Ronald) pognon, c'est pas les derniers, mais en terme d'intérêt pour les joueurs en mal de challenge. J'ai peur qu'on s'fasse bien chier, quoi...

Comme quoi, le cerveau, le slip, même combat...

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