27 septembre 2007

Je dis que les clefs de l'originalité sont dans la poche du jean des jeux vidéo

Tiens, ce soir il y a Prison Break à la télé. Je me rappelle, quand j'ai appris qu'il allait y avoir plusieurs saisons, j'ai commencé à douter en la qualité de la série. Proposer comme objectif l'évasion d'une prison est intéressant, puisque planait toujours au dessus de Scofield & Co la surveillance des gardes. Maintenant qu'ils sont dehors, ils ont plus de liberté et donc moins de stress, le principe des tatouages est connu et donc obsolète, et en plus le personnage du flic qui essaye de les coincer n'a pas de charisme, est suffisant et donc énervant. Mais bon, c'est comme Lost, maintenant que j'ai commencer à regarder, je veux connaître le dénouement...


Dans les années 80, les jeux vidéo tenaient encore beaucoup de l'artisanat. Seule une poignée de fanas arrivaient à en vivre, mais la plupart programmaient des jeux dans sa cave, après le travail. Depuis, les choses ont bien changé. Comme tout bien de consommation, notre industrie est devenu une grosse machine à fric qui draine des milliards de dollars chaque année dans le monde. Quand on voit qu'un jeu comme Halo 3 est devenu la plus grosse sortie d'un loisir de l'histoire des Etats-Unis (170 millions de dollars les premières 24 heures), on comprend l'ampleur du phénomène, surtout depuis la Playstation 2. Et comme tout marché qui rapporte un tant soit peu d'argent, ce sont les plus grands qui sortent leur épingle du jeu, et qui avalent les autres. Les sirènes de la globalisation ont à nouveau sonné hier, avec le rachat par Activision de Bizarre Studios. Mais où va-t-on...

EA, Ubisoft, Capcom, Activision, THQ, Konami, ... sont autant d'entreprises qui dominent le marché mondial, en avalant tout sur leur passage. Malgré quelques sursauts d'originalité, ces éditeurs proposent souvent des jeux sans saveur, qui n'ont pour objectif que de stabiliser les comptes. A l'instar de Danone, Nestlé, Coca-Cola, ..., ils avalent tout sur leur passage, réduisant de plus en plus l'offre, tout en l'uniformisant. Les projets originaux n'explose plus de toute part, et maintenant que les genres sont bien définis (RPG, Sport, FPS, ...), les éditeurs se contentent d'en offrir des déclinaisons, le plus souvent de mauvaises qualités (il suffit de regarder le nombre de sortie par semaine, et le ratio de bons jeux).

La qualité n'est nécessaire que quand des difficultés se présentent, pour à nouveau attirer le public. Ce théorème est vérifié avec EA, qui depuis des années ne nous proposait que des jeux à licences et des suites, mais peu avant de perdre leur place de leader des éditeurs tiers du marché américain, ils ont entamés un programme de réinvasion, en essayant de concurrencer les meilleures titres avec des jeux plus aboutis (Skate, Rock Band,...). Mais si il faut à chaque fois attendre les difficultés de ces boîtes pour espérer un mieux dans la qualité, on va être obligé de se mettre à boursicoter avant d'acheter un jeu...

Comme dans tous les arts reconnus (peinture, écriture, cinéma,...), il suffit d'avoir de l'imagination, des connaissances techniques et du talent (c'est déjà pas mal) pour réussir à développer un bon jeu vidéo. Il faut certes posséder un minimum de matériel, mais avec un ordinateur, on peut de nos jours créer un jeu qui fera le tour du monde, et sera plébiscité. Et c'est bien ça la force qui fait des jeux vidéo un médium solide. Même si le pire des pires des crashs survenait dans le monde vidéoludique, il resterait toujours le homebrew ("fait maison") pour alimenter les fans. Au même titre qu'il y aura toujours des livres (de papier ou sous une autre forme) dans le monde, les jeux vidéo ne s'éteindront pas, ou évolueront pour changer de forme. Sauf, bien sûr, si Snake Plissken appuie sur le bouton pour éradiquer toutes sources d'énergie, en 2013 à Los Angeles...

Mais le homebrew n'est pas seulement le communiste faisant face à l'invasion capitaliste (Métaphore. Juste une métaphore). C'est avant tout une source intarissable de nouvelles idées, qui permet à des milliers de créateurs de s'exprimer à la face du monde via Internet, et de faire évoluer le médium en proposant de nouvelles visions du jeu. Et ça, les constructeurs l'ont bien compris. Il existe dans le monde des créateurs qui mériterait à être connu et d'avoir des moyens pécuniaires pour financer leur projet, et pour découvrir ces talents, de plus en plus de simili télé-crochets voit le jour. Le XNA pour Microsoft, le WiiWare pour Nintendo, le Playstation je-sais-pas-quoi pour Sony sont autant de plateformes de développement qui ont pour objectif de faciliter l'accès à la création de jeux et à leur distribution à grande échelle. Et puis, les créations indépendantes ont pour avantage de ne pas avoir de compte à rendre, et peuvent donc s'essayer à des projets complètement fous sans risque une perte massive d'argent. Les esprits les plus tordus du monde ont plus que jamais les moyens d'exprimer leur folie de part le monde.

Malgré une industrie qui tient de plus en plus sur les épaules des grands, je dis que les jeux vidéo sont loin de tomber dans les abîmes de l'uniformisation. Les outils de développement offrent des facilités aux développeurs lambda dans la création, et les principaux constructeurs comptent en plus sur le homebrew pour alimenter à moindre coût leurs consoles.

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