Le mardi, c'est permis les rééditions
Je ne vous ai jamais dit que j'étais un amateur de téléréalité? Sans être un fan, j'aime bien suivre ces programmes pour étudier le comportement de l'être humain en groupe et son évolution sous la contrainte des autres. Bon, puis ça vide bien le crâne et ça permet de se moquer facilement, sans trop d'efforts. Avec Secret Story, ils ont essayé de nous refourguer, sans le cacher, un Loft Story à peine remanié. Le concept a déjà montré ses limites avec Nice People, et les premiers chiffres de l'Audimat le confirme. On verra bien sur la longueur... Bref, ça n'est pas le débat du jour. La sortie cette semaine du remake de FF VI sur GBA nous rappelle la facilité qu'a Square Enix à sortir des remakes et autres spin off, avec de soi-disantes bonnes intentions. Cette pratique peut choquer, et le spectre de l'argent facile rôde du côté de Tokyo...
À l'origine divisées en deux sociétés distinctes, Square (Final Fantasy) et Enix (Dragon Quest) ont fusionné en 2003 pour devenir la référence absolue en matière de RPG asiatiques. Fort de leur réputation, acquise chacune grâce à leur licence phare, et de la taille de la nouvelle entité, le nombre de jeux siglés Squix a explosé ces dernières années, s'essayant d'ailleurs à de nouvelles expériences (le party game avec Itadaki Street ou encore le basket avec Mario Slam Basket-ball). Mais là où ce genre d'initiative ne fait pas l'unanimité, c'est quand toutes ces ressources humaines sont utilisés à des fins douteuses, du point de vue de l'éthique de l'amusement, il s'entend.
Lors d'un mariage, on réfléchit à toutes les perspectives d'avenir, à la vie de famille, etc... Pour Square et Enix, perspective d'avenir signifie solvabilité et vie de famille multiplication des enfants. Avec une industrie en pleine expansion, il est normal de vouloir se tailler la part du lion et de tirer profit des milliards de kopeks qui s'échangent chaque années. Pour Squix, il existe deux solutions : la première est de ressortir les anciens titres qui ont fait la gloire de la compagnie, dans le but appréciable de faire découvrir aux plus jeunes, ou à ceux qui n'y avaient pas accès à l'époque, des softs qui ont fait la gloire de l'entreprise. L'autre est la multiplication des spins off, jeux d'un genre différent de l'original qui ont pour fonction d'approfondir l'univers précédemment créé. Ces intentions sont évidemment louables, surtout celles des premiers qui permettent de perpétuer des jeux très important dans l'évolution de l'industrie, et ainsi ne pas laisser tomber dans l'oubli des parcelles de l'histoire ludo-numérique. Et puis ce ne sont pas les seuls à le faire, alors pourquoi les condamner?
Et bien parce qu'ils le font trop! Par exemple, ce FF VI qui est au centre du débat à déjà connu un remake sur PS1 en 2002. Certes, je parle ici d'un remake qui n'en a que le nom, puisque les graphismes n'ont pas été remaniés, et je ne fait pas honneur au travail effectué sur FFIII. Ce dernier a connu une véritable refonte, avec un moteur 3D tout neuf et une adaptation à la technique de la DS, mais c'est un sparadrap sur une jambe de bois! Avec un Final Fantasy Crystal Chronicles qui va bientôt pointer le bout de son nez, le moteur graphique aurait de toute façon vu le jour. Et puis pourquoi FFIII, alors que justement FF VI a bien plus de valeur pour les fans, et mérite amplement, de ce fait, un remaniement total. Les choix effectués sur les remakes et surtout leurs ventes au prix fort ne sont pas dignes des supposées bonnes volontés des développeurs. Et je n'ai même pas encore parler des spin off...
La "qualité" intrinsèque des spins off Squix est leur capacité à se vendre uniquement par leur nom. Avec une licence aussi forte sur le plan international que Final Fantasy, Square Enix abuse les clients en leur jetant de la poudre aux yeux, avec une utilisation exagérée de ce nom si porteur. Le dernier cas en date est celui de FF XIII, avec une durée de vie annoncée par les dirigeants de 10 ans. DIX! Je trouve cela largement exagéré... Et imaginez un peu ce qui nous attend avec Dragon Quest, qui est une institution au Japon et qui commence à avoir un véritable succès en dehors de l'archipel. On attend déjà Dragon Quest Swords sur Wii, qui pour l'instant semble apporter une touche de nouveauté. Je sais, pour "l'instant" et "semble"...
Mais le moins que l'on puisse en dire ... est que ça marche. Les ventes sont au rendez-vous, et Square Enix peut à ce titre se vanter d'être l'une des entreprises porteuses du marché, et heureusement. Pour une société qui doit tenir son rang de champion de la cinématique, les gains pécuniaires sont extrêmement importants pour financer des techniques coûteuses dont est friand le public, et qui font de plus avancer l'industrie. Enfin, je me répète et c'est facile à dire, mais n'oublions pas que le nerf de la guerre de notre époque est le sexe l'argent. Et on ne peut rien y faire...
C'est un sujet à débat, qui touche d'ailleurs bien d'autres développeurs (notamment Nintendo et ses jeux Virtual Console aux prix amplement surévalués), mais malgré tout ce que l'on peut dire, personne ne nous oblige à acheter ces jeux. Et là, je viens d'exterminer le débat en huit mots.
1 commentaire:
Le nerf de la guerre : un arc avec des flèches en mousse / un lance-ball
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